Qui est entrepreneur ? Et qui ne l’est pas? Un entrepreneur est-il une personne différente du reste d’entre nous? Quels sont les traits de caractère qui le rendent lui ou son travail si dur sans une garantie de succès et sans la stabilité d’un emploi? Y a-t-il une distinction entre un fondateur d’entreprise et un entrepreneur? Est-ce que chaque entreprise nouvellement installée est un projet entrepreneurial?
Dans la littérature, un article peut utiliser l’entrepreneur pour se référer à ceux qui tout simplement possèdent et gèrent une entreprise, alors que d’autres articles incluent plus de caractéristiques à cette description, par exemple la capacité d’innover ou la prise de risques.
Pour Joseph Schumpeter «1883-1950», considéré comme le père fondateur de l’économie de l’innovation, l’entrepreneur représente l’une des trois briques essentielles de son approche. «Il définit l’entrepreneur comme un être créatif qui trouve de nouvelles idées, nage à contre-courant, brise la routine, et innove en trouvant de nouvelles combinaisons pour créer de la valeur. Pour lui, c’est bien l’entrepreneur dans un marché compétitif qui est le moteur de la croissance et non les politiques de l’État. Pour Schumpeter, un chef d’entreprise qui ne fait que gérer des activités déjà développées n’est pas un entrepreneur, il le devient quand il prend les risques pour innover.» André Citroën, Steve Jobs, Jeff Bezos ou encore Mark Zuckerberg correspondent assez bien à l’entrepreneur Schumpetérien.
Selon Harvey Leibenstein «1922-1994», «le principal objectif de l’entrepreneur consiste à découvrir l’écart entre ce que les clients attendent et ce qui est actuellement offert. Les entrepreneurs doivent alors être prêts à développer de nouveaux produits ou procédés désignés à combler l’écart perçu sur le marché.»
Dans «The Innovator’s DNA» publié par Dyer, Gregersen et Clyton Christensen en 2011, on apprend que ces chercheurs ont mené leurs travaux sur une période de 8 ans auprès de 100 innovateurs et fondateurs d’entreprises ayant été à l’origine de produits révolutionnaires issus d’innovations de rupture ou radicales. Les chercheurs ont découvert ce qu’ils appellent l’ADN de l’innovateur. Cet ADN est composé de 5 éléments de type comportemental:
Le premier élément est le questionnement, (pourquoi, pourquoi pas et si on le faisait de telle ou telle manière) En fait, la curiosité de ces gens est tellement forte qu’elle les pousse à toujours bousculer le status quo.
Le deuxième élément est l’observation de l’environnement «de leurs clients potentiels» comme s’ils étaient des anthropologues. Ces gens savent qu’ils doivent sortir de leurs environnement pour se rapprocher de très près de celui de leurs clients dans l’espoir de découvrir des surprises qui les conduiraient à proposer de nouvelles idées de produits.
Le troisième élément est l’utilisation du réseau de contacts. Ces gens sont très actifs sur leurs réseaux et ils n’ont pas peurs d’exposer leurs idées aux critiques venant de personnes ayant des des avis opposés. L’objectif étant d’apprendre pour ajuster leurs idées.
Le quatrième élément est l’expérimentation. Ces gens, ont le sens de l’expérimentation et ce point est fondamental dans la validation d’une solution.
Le cinquième élément consite à avoir la capacité intellectuelle d’associer ces 4 éléments ensemble pour en faire une synthèse et générer des «insights» pour résoudre des problèmes observés. C’est ce que les philosophes empiristes appellent la pensée associative.
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